lire le livre Kalonymus Shapiro : Rabbin au Ghetto de Varsovie (1889-1943)

Kalonymus Shapiro : Rabbin au Ghetto de Varsovie (1889-1943)

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Titre original:Kalonymus Shapiro : Rabbin au Ghetto de Varsovie (1889-1943)
Taille:6532KB
Évaluation:
Type:PDF, ePub, Kindle
Catégorie:Livre
Téléchargé:2020 Aug 5

Ce nouvel ouvrage s'inscrit à la suite des Lettres de la création, du même auteur, publiées chez Arfuyen en 2006. Philosophe et spécialiste du judaïsme, Catherine Chalier enseigne la philosophie à l'Université de Nanterre. Elle a publié récemment : Spinoza lecteur de Maïmonide (Cerf, 2006) ; Des anges et des hommes (Albin Michel, 2007) ; Transmettre de génération en génération (Buchet Chastel, 2008) ; La nuit, le jour (Seuil, 2009) ; Le désir de conversion (Seuil, 2011). Catherine Chalier donne ici en français la première présentation de la personnalité et de l'oeuvre de Rabbi Kalonymus Shapiro (1889-1943), haute figure du hassidisme et de la résistance spirituelle à la Shoah. Kalonymus Shapiro fut rabbin au ghetto de Varsovie et l'on a retrouvé, conservés dans la terre, les textes des homélies qu'il écrivit pour essayer de trouver un sens face à cette inconcevable épreuve. Les éditions originales des textes de Rabbi Kalonymus Shapiro ont paru en hébreu, depuis Ech Qodech (Le feu saint), en 1960, à Bnéi Machavah Tova (Enfants d'une pensée bonne), en 1989. Plusieurs traductions ont paru en langue anglaise. Le livre se compose d'un essai sur la vie et la pensée de R. K. Shapiro suivi d'un choix de textes extraits de Derekh Melekh (Le chemin du Roi) et de Ech Qodech (Le feu saint) et spécialement traduits pour cette édition par C. Chalier. En 1941 le Ghetto de Varsovie comptait 445 000 personnes et le taux de mortalité y était catastrophique, du fait d'un absolu dénuement (manque de vivres, de vêtements et d'espace), des maladies (tel le typhus) et des exactions de chaque instant de la part des nazis. La situation des enfants était tout particulièrement dramatique. «Ta mort gouverne dans toute sa majesté, alors que la vie ne luit qu'à peine sous une épaisse couche de cendres. Cette imperceptible lueur de vie est faible, misérable, pauvre, sans le souffle de la liberté, sans la moindre étincelle de spiritualité», écrit Abraham Lewin dans son journal le 13 septembre 1941. C'est pourtant sur cette étincelle de spiritualité que R. Kalonymus Shapiro veillera, dans les conditions effroyables du Ghetto, ne cessant de donner des homélies chaque Chabbat et jour de fête afin de procurer une aide spirituelle à ceux qui l'entouraient et encourager une vie juive fidèle dans la mesure où l'atrocité des conditions d'existence le permettait. La résistance spirituelle dont, avec d'autres, témoigne R. K. Shapiro retient généralement moins l'attention que 1a résistance armée de l'insurrection du Ghetto qui éclata le 19 avril 1943 et qui marque tant la mémoire, pour son courage sublime et pour sa dignité sans espoir. Marek Edelman, qui fut l'un des leaders du soulèvement du Ghetto, reconnaît cependant lui-même que l'héroïsme ne fut pas l'apanage de la lutte armée. «En donnant des leçons de Torah dans ces conditions implacables et infernales, souligne Catherine Chalier, R. Kalonymus Shapiro ne désarme pas. Sa vigilance spirituelle maintenue grâce à de grands efforts et à une patience qui ne ressemble en rien à la passivité ou à la démission devant plus fort que soi, ne faiblit jamais, même quand le tourment enduré semble en passe de vaincre toute foi. [...] Que ce fût là, pour R. Kalonymus Shapiro, la tâche éternelle d'Israël ne fait aucun doute. T'éternité d'Israël souffrait alors une violence inouïe mais elle ne pouvait mentir. C'est là l'ultime sens de sa résistance spirituelle.» Rabbi Kalonymus Kalmish Shapiro est né à Gordzisk en 1889 dans une famille qui comptait parmi ses membres de grands noms du hassidisme, tels le Voyant de Lublin (1745-1815) et le Maggid de Kozienice (1733-1814). Orphelin de père, il est éduqué par Rabbi Yerakhmiel Moché de Koznitz et lui succède comme rabbin hassidique de Piaseczneh, faubourg de Varsovie. En 1923, il fonde à Varsovie la plus grande maison d'étude hassidique de l'époque. Dès le début de la guerre, Kalonymus Shapiro perd son fils et sa belle-fille dans un bombardement. Il demeure seul avec sa fille unique qui sera déportée. La communauté de Piaseczneh est liquidée en janvier 1941, mais tandis que ses hassidim le pressent de fuir, il décide de rester avec eux. Comme, depuis la création du Ghetto de Varsovie en novembre 1940, les juifs de Varsovie devaient tous y être regroupés, il s'y retrouve donc. Déporté dans un camp près de Lublin en 1943, il y sera assassiné.